Bethléem, vidéo 2’17’’, 2013.

Cette oeuvre a remporté le 1er prix du Premio Itaú Cultural Artes Visuales 2014/15.
C’est une scène anodine qui pourrait s’observer depuis une terrasse. Chaque fois que la caméra change d’angle ou pourrait s’attendre à une scène d’action. Nous sommes dans une attente constante. Nous sommes plongés dans cette immobilité, pourtant quelque chose se déroule. Le tremblement de la main trouble. Soudain, l’ombre que projette ce chien devient considérable. Cette passivité nous fait saisir ces moments minimes où rien ne se passe en apparence, pourtant quelque chose se révèle très brièvement.
Ce projet est né lors d’un voyage en Palestine, au cours de l’été 2013. Presque par hasard, (même si au fond je ne crois pas au hasard mais plutôt en les rencontres), je suis partie avec l’idée de filmer la mer morte et le désert de Judée.
En essayant d’échapper à la multitude de touristes, je me suis aperçue que pendant la nuit une autre scène se manifestait. Ces séquences ont été filmées tardivement le soir, depuis la terrasse où j’ai séjourné. L’enfermement des chiens m’a intrigué, ainsi que les ombres que projettent leurs corps. Cette vue m’a conquis, dans la recherche constante des images, des nouveaux récits. Je pris ma caméra et fût spectateur de quelque chose qui été à cet instant plus grand que moi. Un instant de légèreté dans l’immensité d’un perpétuel conflit.
Le passage des enfants, un souffle, rien n’est passif même dans son apparence, tout suit son propre cours.